Gin

LE GUIDE DU GIN

Eau-de-vie de grain ou de mélasse aromatisée. Cette aromatisation peut s’effectuer de façon naturelle, par infusion ou macération de l’alcool avec des épices, des aromates et des herbes, ou bien de façon artificielle, par l’adjonction d’essences de gin naturelles ou artificielles. Le genièvre, qui donne son nom au gin, en est une composante essentielle. En Europe, le degré minimum d’un gin est de 37,5%. Son goût et son aspect peuvent être ajustés par l’ajout de sucre et de colorant.

UN ALCOOL POPULAIRE DEVENU CHIC


Au sommet de sa gloire dans les années 50 et 60, le gin était alors à la base de très nombreux cocktails, dont le très célèbre Dry Martini.
L’avènement de la vodka à cette même période changea cependant la donne. Peu à peu relégué au second rang, le gin finit par tomber en désuétude. Au cours des années 70, il souffrit ainsi d’une image vieillissante, face à une clientèle rajeunie et entichée de vodka.
Il fallut attendre la fin des années 80 et l’introduction d’une nouvelle marque de gin, le Bombay Sapphire, pour que la catégorie entière retrouve de sa splendeur et suscite à nouveau la curiosité des barmen et des mixologistes. Le gin devint alors une nouvelle source d’inspiration et d’innovation. De nombreux distillateurs rivalisèrent d’ingéniosité pour renouveler les recettes. Des cocktails originaux où s’exprimèrent à la fois toute la diversité aromatique des matières premières (épices, aromates et herbes), ainsi que le talent et la maîtrise technique des distillateurs.

AU COEUR DU GIN


Au cœur même de la production du gin se trouve une baie de couleur bleue-verte, fruit d’un buisson appelé genus juniperus : le genièvre. Viennent ensuite d’autres aromates, les graines de coriandre, utilisées par une forte majorité de producteurs. Cependant aucune règle ne contraint le choix et le dosage des herbes, aromates et autres épices qui composent cette eau-de-vie.
En effet, si le caractère final du gin est assurément lié à ses composantes, sa qualité et sa complexité ne dépendent pas seulement du nombre d’épices et d’aromates adoptés dans la recette (on en comptabilise généralement entre 6 et 10). Au-delà des proportions, le savoir-faire du distillateur repose sur une connaissance précise des conditions d’extraction des huiles essentielles de chacune des plantes, aromates et épices sélectionnés. À chacun sa technique ! Ainsi, certains producteurs n’hésitent pas à recourir aux trois techniques d’extraction que sont l’infusion, la macération et la distillation pour élaborer leur recette.

L’ALAMBIC EN QUESTION


Au cours des années 60, la société John Dore & Co Ltd invente un alambic appelé Carter Head. Sa fonction ? Transformer en vodka ou en gin l’alcool de grain distillé par les alambics à colonne.
Composé d’une chaudière d’environ 3 000 litres surmontée d’une colonne, l’alambic à colonne Carter-Head se distingue par une chambre en cuivre située à son sommet. Remplie d’épices, d’aromates et de baies de genièvre, celle-ci permet de charger en arômes les vapeurs d’alcool qui, circulant de plateaux en plateaux, finissent leur course en son sein.
Devenu extrêmement rare, ce type d’alambic est encore utilisé par quelques distillateurs qui cherchent à mélanger les distillats subtils obtenus avec ceux, plus lourds, issus des alambics à repasse.